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Imane Humaydane |
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Dans le Liban déchiré par la guerre civile, quatre femmes en quête d'un lieu... Dans Beyrouth meurtrie, pareille aux vestiges d'une maison, ou dans l'exil. Dans leur famille aussi. Familles écartelées, dispersées, endeuillées ou frappées par «l'incongru anonyme».
Quatre récits-portraits de femmes – Liliane le silence, Warda le cri, Camillia l'impétuosité, Maha la résignation – au travers desquels se donne à lire l'évolution de la guerre au Liban jusqu'en ses derniers jours, et avec elle les transformations de l'espace, les promiscuités nouvelles dans les appartements ou les abris. En contrepoint de ces quatre destins de femmes dont les récits se croisent, chacune ayant dans une période de la guerre ou dans une autre occupé le même immeuble de Beyrouth Ouest, se raconte celui d'autres êtres, ballottés, tiraillés, malmenés, victimes ou acteurs d'une violence morbide, aveugle, somme toute le destin du Liban.
Voix bouleversantes de femmes éprouvées, parfois réduites à répéter mécaniquement les mêmes gestes, faire, défaire, refaire des valises en attente, accrocher, décrocher, raccrocher du linge sur une corde de fortune tendue dans un salon, à remuer des ustensiles de cuisine ou à crier comme pour masquer le tumulte de la guerre ou faire taire le silence, ou bien à implorer la Vierge dans les moments de désespoir, toutes pourtant mues par une étonnante force de vie. |
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