Marinus van der Lubbe  
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Né le 13 janvier 1909 à Leyde (Hollande), Marinus van der Lubbe s’engage à quatorze ans comme apprenti maçon et adhère à une organisation de jeunesse du parti communiste néerlandais. Sur un chantier, il reçoit un seau de chaux vive dans les yeux. En 1927, un second accident du travail aggrave ses troubles de la vue; il obtient une pension d’invalidité. Activiste de la Ligue de la jeunesse communiste locale, il rédige des tracts, intervient dans les grèves, les manifestations de chômeurs et les réunions publiques. En 1929, ses premiers désaccords avec la ligne officielle du Parti le conduisent à se rapprocher des «communistes de conseils». En 1931, il entreprend un périple pédestre à travers l'Europe vers la Russie soviétique, qu’il n’atteindra jamais. De retour en Hollande, il milite ouvertement aux côtés de communistes oppositionnels et écope de trois mois de prison pour avoir brisé les vitres d’un Bureau d’aide sociale. À sa sortie, il crée un éphémère journal des comités de chômeurs prônant l’autonomie et l’auto-organisation. En janvier 1933, Marinus quitte Leyde et entame une longue marche solitaire vers l’Allemagne où il espère voir le prolétariat se soulever contre le «fascisme meurtrier». Au contraire, il découvre à Berlin une atmosphère de résignation. Le 25 février, il tente, en vain, de mettre le feu au Bureau d'aide sociale de Neuköln, où il avait harangué une foule de chômeurs quelques jours avant. Revenu au centre de Berlin, il cherche à incendier l’ancien château impérial de Neue Königstrasse, sans succès. Le 27 février, vers 21 heures, il s’introduit dans le Reichstag. À l’aide de ses vêtements, il allume plusieurs foyers et finit par embraser la salle des séances. Vingt minutes plus tard, Marinus est arrêté par la police. Il parle aussitôt d’un acte «symbolique» de «protestation» accompli seul et dément tout lien avec les communistes du KPD. Il est néanmoins accusé par les nazis d’être partie prenante d’un complot bolchevique, tandis que la propagande stalinienne le dénonce comme un agent hitlérien. L’affaire du Reichstag ne fait que commencer. Le 10 janvier 1934, Marinus van der Lubbe, 25 ans, est décapité.

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DU MÊME AUTEUR
AUX ÉDITIONS VERTICALES


Carnet de route de l’incendiaire du Reichstag