Imane Humaydane
Revenir à l'auteur Imprimature
 
   
 
Extrait d'une interview de Imane Humaydane-Younes, Al-Zaman
"Ce que Ville à vif apporte de plus ? Je ne sais pas. Je n'avais pas cette préoccupation en écrivant ce roman. Je voulais expulser l'angoisse et la douleur que j'ai portées en moi pendant quinze ans. Durant ces années, je n'avais - et d'ailleurs toujours pas - d'autre moyen d'exprimer mes souffrances. Heureusement, sans doute... Car les femmes libanaises n'ont pas pris part à la guerre en tant qu'instruments de violence et de destruction. peut-être y avons-nous participé en tant que personnes aspirant au changement. Mais du fait de l'escalade de la violence, nous avons nous aussi été un peu victime de cette guerre. Mon livre dit une chose une seule : non à la violence, non à la guerre, quelqu'en soit sa nature, quelqu'en soit le mot d'ordre. oui, c'est cela que j'ai voulu dire, je crois. (...)
si mes personnages se posent sans arrêt des questions, c'est parce qu'ils n'ont pas de réponse. Avoir des certitudes signerait la fin d'un rêve, oui, cela voudrait dire que tout est défini, enfermé dans un cadre. Mes personnages sont sans cesse ouverts aux questions, à l'inconnu. D'ailleurs, vous remarquerez que le destin des cinq femmes demeure un mystère, y compris celui de Warda, qui disparaît dans les profondeurs de la mer."